La découverte puis commercialisation du sildénafil, le principe actif présent dans le Viagra a littéralement restauré la vie sexuelle de nombreux hommes devant faire face à des troubles de l’érection. La pilule bleue s’avère effectivement efficace chez 70 % des hommes souffrant de dysfonction érectile. Pour les 30 % restants, pas d’inquiétude : d’autres solution existent et les travaux actuellement en cours promettent de nouvelles alternatives.
D’après certaines estimations presque qu’un homme sur deux (47 %) sexuellement actif, âgé entre 18 et 69 ans, aurait déjà souffert de troubles de l’érection au moins de façon occasionnelle. Dans 7 % des cas, ces dysfonctions érectiles sont persistantes. Les hommes souffrant de troubles de l’érection sont donc loin d’être des cas isolés. Mais à partir de quelle fréquence l’impuissance est-elle avérée ? Quand considère-t-on que la dysfonction érectile est pathologique ?
Il faut bien évidemment plus d’une « panne occasionnelle » pour poser un tel diagnostic. Le monde scientifique s’accorde pour déclarer la dysfonction érectile si la fameuse panne se répète de manière récurrente sur une période d’au moins 3 mois. Dans ces cas-là, une prise en charge médicamenteuse peut être envisagée. Cependant, la prescription d’un médicament contre l’impuissance ne peut se suffire à elle-même. Les spécialistes estiment en effet que la vie sexuelle doit être prise en compte dans son ensemble, dans sa globalité. Divers aspects de la vie sexuelle devraient ainsi être abordés : la relation entre les partenaires au sein du couple, la fréquence des relations sexuelles, le désir… D’autres facteurs d’ordre plus psychologiques (stress, deuil…) peuvent également affecter la sexualité masculine.
De plus en plus de médicaments sont disponibles sur le marché. En effet depuis la commercialisation du Viagra en 1999 et ses équivalents génériques de 2013, tadalafil (Cialis) et vardénafil (Levitra), s’ajoute un quatrième médicament commercialisé en 2014 : l’avanafil (Spedra).
Toutes ces molécules inhibitrices de la phosphodiestérase de type 5 ou IPDE5 sont dites « facilitatrices », c’est-à-dire qu’elles n’induisent pas l’érection en soi : une stimulation sexuelle est en effet nécessaire pour provoquer l’érection. Ces molécules qui ont un effet comparable entre elles représentent le traitement de première intention le plus répandu. Elles peuvent être prises de manière quotidienne ou à la demande. Si ces médicaments sont donc efficaces, ils ne sont pas remboursés pour autant. Le coût relativement élevé de ce type de traitement explique d’ailleurs l’essor grandissant de l’utilisation des génériques.
Solution adaptées pour des millions d’hommes, ces traitements s’avèrent tout de même inefficaces chez certains patients notamment les diabétiques. Des contre-indications existent également pour les hommes souffrant d’insuffisance cardiaques. Heureusement, d’autres solutions existent.
En plus des traitements facilitant l’érection, il existe des solutions dites « inductrices » de l’érection, c’est-à-dire qu’aucune stimulation sexuelle active n’est nécessaire. C’est le cas de la prostaglandine E1 (PGE1) qui s’injecte localement dans le corps caverneux. Cette injection doit avoir lieu quelques minutes avant le rapport sexuel.
Lorsque les traitements médicamenteux de type IPDE5 ne fonctionnent pas, les injections de PGE1 permettent aux hommes souffrant de dysfonction érectile de retrouver une sexualité épanouissante. En plus de l’injection intracarverneuse, la prostaglandine peut également être injectée dans l’urètre (Muse®) ou administrée à l’entrée de cette dernière au niveau du méat urinaire (Vitaros®). Ces deux alternatives restent cependant moins efficaces que les injections directement réalisées dans le corps caverneux.
Enfin, la mise en place d’une prothèse pénienne peut également être envisagée. Ces dernières s’améliorent d’ailleurs en permanence et leur implantation a doublé en France en 10 ans. Le vaccum, permet pour sa part de provoquer l’érection par dépression.
Si la dysfonction érectile est difficile à vivre en soi, elle peut également être considérée comme une sonnette d’alarme. De tels troubles peuvent en effet être les symptômes de soucis de santé sous-jacents : maladies cardiovasculaires, diabète… il est donc impératif de consulter.